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Tunisie, Egypte, Libye 2011 : Révolutions.Un.Point.C’est Tout! (part 4) : « Comment faire entendre le cri du peuple libyen sur le net ? » – MOBACTU / by @laurenceallard

Tunisie, Egypte, Libye 2011 : Révolutions.Un.Point.C’est Tout! (part 4) : « Comment faire entendre le cri du peuple libyen sur le net ? »

Un front commun semble se former entre les pays frontaliers que sont la Tunisie, l’Egypte et la Libye. Dans les trois cas, comme on peut le noter dans cette carte interactive, le taux de pénétration de la téléphonie mobile est massif : 77,94 % en Libye, 66,69% en Egypte et 95,38% en Tunisie. A comparer avec l’accès à Internet de 5,5% en Libye, 24,26 en Egypte et 34,07 en Tunisie. Quant à Facebook, que l’on dote d’un rôle si crucial en Occident pour tenter d’expliquer ces manifestations, le taux de pénétration dans la population libyenne en est de 3,98 en Libye, 5,49 en Egypte et 17,55 en Tunisie. A noter que l’Egypte a gagné entre janvier 2011 et février 2011, 632 120  nouveaux comptes Facebook et que les inscriptions sur Twitter ont augmenté de 10% pendant cette période.

Depuis le 17 février 2011, des rassemblements de plus en plus violemment réprimés, ont lieu en Libye. Or, les réseaux télécoms sont régulièrement bloqués comme le montre ce graphique et les journalistes ne peuvent que difficilement aller sur le terrain. Les canaux satellites de la chaîne Al Jazeera sont eux aussi brouillés de façon récurrente, à tel point que le 21 février, a été lancé un message sur Twitter autorisant la rediffusion de ces images pour qui pouvaient la capter. Et des captures d’écran des images de la chaîne sont ainsi retransmisses sur Internet particulièrement les plus sanglantes et dramatiques d’entre elles montrant les blessés et les tués.

Malgré cette volonté d’isoler le pays des voix de communication, des images frappantes de manifestants tués par balles et des témoignages clamant le massacre qui a lieu en Libye ont peu alerter l’opinion publique internationale.

Et c’est donc encore une fois par l’intermédiaire des images prises depuis les téléphones portables que l’on a  pu connaître l’ampleur de la violence meurtrière de la répresssion. Différents sites rassemblent et relaient les vidéos mobiles comme Youtube et le compte Save Libya par exemple mais aussi Crowdvoice, fondée par Esra’a Al Shafei, une activiste âgée de 24 ans vivant à  Barheim ou encore Alive in Libye, aidé par l’agence de presse indépendante Small News World. Un site posterous Arab Revolution agence également vidéos photos de Libye après avoir publié les images des révolutions tunisiennes et égyptiennes.

Ce sont aussi des témoignages sonores qui sont émis via le service Audioboo, qui permet de poster des messages enregistrées par téléphone sur internet via le réseau de téléphonie mobile. Le compte pour entendre à ces témoignages et récits baptisé « feb13voices » est aussi sur Twitter et @feb17voices relaie vidéos et témoignages visuels sur les massacres de Libye.  Des cartes réalisées avec la fonctionnalité Google Maps ont également été créées notamment par un activiste iranien à partir des rapports postés sur Twitter dans le but de localiser sur la carte du monde les violences contre les manifestants « pro-democracy », à la manière du dispositif de cartographie Ushaihidi pour l’Egypte.

Des initiatives mises en place en Egypte comme le « Twitter phone »  avec Google Voice ont repris du service avec des numéros de téléphones spécifiques et communiqués par le biais de tweets comme ici.

Suivant le même mouvement de solidarité technique transnationale que les révolutions tunisiennes et égyptiennes ont suscité, des tech savvy comme disent les anglo-saxons, histoire d »échapper au folkore hacker, ont mis en place des accès internet par modem, comme le fournisseur indépendant d’Amsterdam XS4ALL. Des hackers revendiqués comme Télécomix ont confectionné une nouvelle page de leur wiki « We rebuild« , constitué après le black-out égyptien du 28 janvier 2011, consacrée cette fois à la Libye avec un ensemble de ressources communicationnelles comme les numéros de modem, les réseaux satellites d’Al Jazeera, des sites miroirs pour conserver les vidéos mobiles des violences etc.

On peut noter ici une dimension de générativité propre à l’architecture encore ouverte d’Internet comme le définit le juriste Jonathan Zitrain dans ces différentes mobilisations politiques soutenues par la technologie. En effet, il semble que sur ce réseau ainsi architecturé de façon transnational avec des services open source, il soit encore possible de répliquer et mashuper les différents répertoires d’action de soutien logistique.

Ainsi d’un hashtag l’autre, les révolutions dialoguent par l’intermédiaire des comptes Twitter avec des retweets de solidarité, tel le compte Twitter @25janvoices, créé pour passer outre le black-out égyptien,  passant des informations sur la Libye  retweetées par le compte du @feb17voices dédié au mouvement libyen. La  timeline publique devient ainsi le carrefour des espaces contre-publics, permettant la convergence des protestations.

On peut observer en conclusion que le mobile est devenu l’outil de prise de vues et de sons le  répandu dans le monde -77% des téléphones vendus cette année étaient équipés d’un caméraphone. Images et voix qui seront ensuite relayés et transmis sur le réseau Internet. Les vidéos mobiles renvoient à  des points de vue indexicaux n’ayant de sens et de crédit que parce filmés dans le ici et maintenant des manifestations. Les multiples flous et bougés confèrent un caractère de factualité incontestable à des images enregistrées par le biais de cette technologie qui fait corps avec les témoins, acteurs et victimes des répressions. Leur collecte systématisée sur différents sites produit un mouvement de changement d’échelle qui leur confère une dimension universelle.

L’ingéniosité technique de tous ceux qui s’acharnent à vouloir faire résonner le cri du peuple libyen massacré et combattre le black-out des réseaux de télécommunications ne doit pas faire oublier leur exposition même à tous les censures possibles. Dans ce contexte dramatique, des initiatives pour un internet à la fois décentralisé et sécurisé ont repris toute leur actualité comme celle d’Eben Moglen, co-fondateur de licence des logiciels libres GPL et sa Freedom Box, pour laquelle un appel à financement a été lancé.

Dans cette semblable logique de culture publique de la sécurité publique à laquelle nous appelions avec Olivier Blondeau au sujet des sanglantes manifestations post-électorales de juin 2010 en Iran, différentes propositions sont utiles à mettre en application comme ce catalogue d’outils utiles en cas de censure et de coupure des réseaux ou encore cette liste des réseaux de communication sans fil maillés ad hoc.

Laurence Allard

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